En particulier du fait de mes vacances qui l’ont suivie, je n’ai pas encore pris le temps de vous parler de la récente Convention d’Europe continentale de l’Ordre bouddhiste Triratna. Ce dernier grandissant, avec à peu près 1.900 membres aujourd’hui, il est d’une part de plus en plus difficile de réunir tout le monde, et d’autre part de plus en plus nécessaire de réunir des plus petits groupes dans lesquels tout le monde peut se connaître.
Il y a tout juste un mois, donc, Manibhadri, Vassika, Jayamuni et moi arrivions juste à Lychen, à environ 80kms au nord de Berlin, avec quelque 80 autres membres de l’Ordre venant de toute l’Europe continentale, pour les 8 jours de la première convention de cette « région » de notre Communauté. Avec nous se trouvaient des dharmacharinis et dharmacharis d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas, du Danemark, d’Allemagne, d’Estonie, de Russie (Suvannavira, qui fut longtemps à Paris), de Norvège, de Suède, de Finlande - ainsi qu’une Mexicaine et une poignée d’invités de Grande-Bretagne.
Le lieu était presque idyllique : des maisons et maisonnettes étalées sur un hectare peut-être, entre de grands arbres, et au bord d’un lac. De quoi se sentir proches les uns des autres mais avec un sens d’espace.
Le programme, préparé avec inspiration au cours des mois derniers par une équipe forcément internationale (l’organisation pratique était revenue au Centre de Berlin), ressemblait quotidiennement à celui d’une retraite, sur le thème de « Célébrer le Bouddha, célébrer l’Ordre »). Au lever, une double méditation, et en milieu de matinée des présentations ou petits discours sur le thème - traduits en espagnol pour le gros contingent d’Espagnols qui ne parlaient pas tous suffisamment bien anglais.
Après un début d’après-midi libre, la suite était faite d’ateliers proposés par les uns ou les autres sur des thèmes divers (j’ai par exemple participé à une rencontre autour de la question des traductions de Bhante, et à des répétitions du chœur improvisé, qui a chanté lors de pujas), et après le dîner la soirée se terminait par une puja.
Tout cela laissait beaucoup de temps et d’espace pour des rencontres individuelles ou en petit groupes, avec des gens déjà connus (j’ai ainsi notamment apprécié retrouver Karunajala, un Anglais qui vit depuis un an à Berlin et avec qui j’ai partagé ma première retraite - qui était aussi la sienne - à Pâques 1996…) ou nouveaux, pour des baignades dans le lac ou des promenades en canoë, pour des balades ou, simplement, pour apprécier la beauté de la nature qui nous entourait et nous accueillait.
Tout ceci m’a donné le goût de premières « vacances avec l’Ordre » ! Le sens d’espace et le lieu, c’était les vacances ; les rencontres, le temps pour bien entrer dans ma méditation, l’appréciation des pujas, l’inspiration que j’ai retirée de cette semaine, c’était l’Ordre. De l’ensemble est aussi ressorti un grand sens d’harmonie entre nous tous, un signe que l’Ordre est si j’ose dire en bonne santé, que nous allons tous dans la même direction, celle montrée par Bhante Sangharakshita, en faisant face aux divers défis que nous pose l’adaptation de son enseignement aux différentes et riches cultures des pays dans lesquels nous vivons.