Oui, sauvé !
Ceux qui viennent au Centre en remontant la rue de Rochechouart auront sans doute vu, un jour ou l'autre, dans la vitrine du salon de beauté qui à deux pas en dessous du Centre jouxte le restaurant chinois, un pauvre Bouddha faisant bien involontairement la publicité, en vitrine, d’un produit ou d’un autre – sans doute signe du bonheur sans fin et de la zénitude (!) que sont, inéluctablement, censés apporter les produits et soins de beauté…
Mais en début de semaine dernière Frédéric, avant son départ pour 6 mois à Padmaloka, est allé le sauver ! Et ce Bouddha est maintenant présent sur l'autel du Centre, beau rupa en albâtre (peut-être birman ?) qui, à n’en pas douter, est déjà plus heureux d’être au Centre plutôt qu’à côté. Un Très Grand Merci, Frédéric, pour lui et pour nous.
Aux premiers siècles du développement du bouddhisme, à une époque où l’on ne représentait pas le Bouddha en image ou statue, les moines se posaient déjà la question de leur relation au Bouddha : comment pouvait-il être présent dans leur vie afin de ne pas être un distant idéal ? La réponse qu’ils avaient trouvée, et le paradoxe n'est qu'apparent, était de le rendre présent par son absence. Il y avait ainsi dans les monastères une chambre, le gandha-kuti ou chambre aux parfums (c’est la traduction littérale), où l’on mettait des fleurs parfumées pour accueillir le Bouddha au cas où il arriverait - comme cela avait parfois été fait de façon plus réelle, pour le Bouddha historique.
Le Bouddha n’est plus au salon de beauté ; ce dernier est-il devenu un gandha-kuti ? Je vous laisse juges… Le Bouddha est au Centre, et en le voyant je ne puis m’empêcher de penser au commentaire qu’a fait Vassika : ce qu’il lui faut maintenant, c’est une salle de méditation plus grande et plus belle… dans un nouveau Centre, donc !