Espace Sangha de Paris
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Mort de Chatrul Sangye Dorje

Chatrul (ou Chetrul) Sangye Dorje
18 juin 1913 - 31 décembre 2014

Le dernier des 8 maîtres de Sangharakshita encore en vie, Chatrul Sangye Dorje, est décédé dans son monastère népalais, semble-t-il paisiblement.

C'était une personnalité excentrique et imprévisible, qui a vécu une vie errante dans les montagnes de l'Himalaya. Il est hautement considéré par les moines tibétains de toutes les écoles (c'était un lama Nyigmapa) pour sa profonde compréhension du Dharma ; j'ai personnellement plusieurs fois vu sa photo sur des autels de monastère tibétains, à Darjeeling, à Kalimpong et au Sikkim, lorsque j'y suis allé il y a trois ans.

Pour Sangharakshita, il ne faisait aucun doute que Chatrul Rimpoché était en contact avec une plus grande dimension de l'existence, et il fut heureux de recevoir de lui, en mars 1957, sa première initiation tantrique, la sadhana de Tara Verte, qu'il fit ensuite quotidiennement pendant 7 ans. Chatrul Rimpoché encouragea beaucoup Sangharakshita ; il donna au vihara de ce dernier à Kalimpong le nom de "Vihara où fleurissent les trois Yanas", ces derniers étant bien sûr les trois courants fondamentaux du bouddhisme, un lien avec la reconnaissance qu'à eue Sangharakshita, dès les permières années de sa vie bouddhiste, de l'unité profonde du bouddhisme.

Vous pouvez écouter, en anglais, quelques mots de Sangharakshita au sujet de Chatrul Sangye Dorje, et deux excellents discours , l'un de Vajratara et l'autre de Karunamati, qui avait eu la chance de le rencontrer.

Et je vous copie ci-dessous la traduction d'un poème que Sangharakshita écrivit en 2002.

À mon Maître, Chetrul Sangye Dorje

Tu me révélas le visage de la Déesse Verte
Et me parlas des érudits d’antan.
Je ne pouvais que deviner ce que tu voulais dire.

Tu me montras une poignée de perles
Venant des ruines d’un stoûpa.
Je ne pouvais que deviner ce que tu voulais dire.

Tu m’envoyas une écharpe de cérémonie,
Blanche comme les neiges du Kanchenjunga.
Je ne pouvais que deviner ce que tu voulais dire.

Tu m’envoyas deux tisanes médicinales
Faites de rares herbes de l’Himalaya, –
Et sur lesquelles tu avais répété des milliers de mantras.
Je ne pouvais que deviner ce que tu voulais dire.

Aujourd’hui tu m’envoies un thangka représentant
Une dakini blanche et nue.
Elle sourit, et tient
Un couteau et un crâne empli de nectar doré.
Une fois encore, Ô gourou insondable, je ne peux que deviner ce que tu veux dire.